Message du CNOSF : "Le sport pour construire la France de demain"
Le 6 juillet 2024
Solidaire de la position du Conseil d’administration du Comité national olympique et sportif français à la veille d’une journée importante pour l’avenir de notre pays, la FFME se fait le relai de la communication qui suit, diffusée par l’institution.
« A l’approche d’une échéance politique majeure pour la France et à 21 jours des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Conseil d’administration du CNOSF a souhaité rappeler son attachement aux valeurs de la République et de l’Olympisme et partager le message suivant.
Avec les élections législatives, nous sommes face à un choix majeur et qui cependant reste personnel. Il ne nous appartient pas de juger les votes des uns ou des autres, justement parce que c’est une chance, dans notre République, de pouvoir voter librement, ce qui est loin d’être le cas partout dans le monde.
Il ne s’agit pas d’être « contre », mais d’être « pour ». Pas « pour » un parti politique, pas « pour » une personne, car on n’est jamais totalement d’accord avec quelqu’un. Soyons pour la construction d’une société française juste, universaliste, protectrice, émancipatrice, solidaire, qui n’abandonne personne en chemin, digne des valeurs des Lumières, de la Révolution Française, de la Résistance. Soyons pour ces valeurs de la République et de la Charte Olympique qui mettent en exergue l’égalité, la non-discrimination, la fraternité et le respect inconditionnel de tout être humain, le respect de l’autre.
Faire société, c’est commencer par s’entendre sur ce qui nous fait être ensemble et non sur ce qui nous différencie. Ensemble, ce mot qui est apparu récemment dans la devise olympique, « plus vite, plus haut, plus fort – ensemble », pour souligner l’importance de l’unité et de la solidarité. Or, aujourd’hui, on observe clairement une préférence pour l’entre-soi. Cela contribue à créer des communautés d’idées, notamment via les réseaux sociaux, qui cohabitent les unes à côté des autres, sans se comprendre, sans débattre, dans une défiance et une violence grandissantes.
C’est là que le sport entre en jeu. Il ne faut certes pas nier la violence, l’intolérance, la discrimination ou le communautarisme qui peuvent exister de manière croissante dans le sport en miroir de la société, et il faut les combattre inconditionnellement.
Le sport, c’est bien sûr le sport de haut niveau, un sport-spectacle qui fait rêver et unit, dans une même passion, dans un même élan, des millions de français pourtant très différents les uns des autres, et la ferveur que suscite l’équipe de France masculine de football à l’Euro 2024 en Allemagne le montre parfaitement. Cette ferveur sera aussi celle que vivra le pays tout entier derrière notre équipe de France unifiée, olympique et paralympique, dans quelques jours lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Il y a surtout le sport amateur qui, chaque semaine, réunit des millions de français dans les gymnases, les stades, les piscines, dans une pratique ludique, parfois même cathartique. Même si les adhérents de nos clubs balaient sans nul doute tout le spectre politique français, toutes ces personnes, qui partagent de la sueur, des émotions, de l’envie, des jeux, des victoires et des défaites, ne se seraient jamais rencontrées sans le club sportif. Sur le terrain, on parle le langage universel du sport, et on ne doit pas se soucier du niveau de vie de son partenaire de jeu, ni de sa couleur de peau, ni de sa religion, ni de son orientation sexuelle, ni de sa condition physique. On joue juste, ensemble. Dès l’école, l’éducation physique et sportive et le sport scolaire permettent d’expérimenter le jeu et la diversité.
Dans le gymnase, ou sur le terrain de sport, c’est une vie en collectivité où on partage les mêmes règles, celles des statuts de l’association, celles du sport concerné. Pour certains, c’est un entraînement, une discipline pour progresser et gagner. Pour d’autres, c’est l’éclaircie de la semaine dans un quotidien solitaire ou morose, c’est la construction d’une certaine hygiène de vie. Ce sport-là, on ne vous le montre pas, mais il est précieux pour faire Nation. Il est partout. Il contribue à l’ensemble des politiques publiques. Il incarne les valeurs du sport. Il anime les territoires. Il innove en continu au gré des mutations et des crises, pour faire partie des solutions en matière d’insertion professionnelle ou sociale, d’inclusion, d’émancipation, ou de développement économique.
A nous de rappeler que le vivre-ensemble existe déjà, dans des milliers de clubs locaux engagés dans une pratique amateur et ludique, où des milliers de bénévoles s’engagent et se sentent utiles pour les autres. Ces associations sont autant de creusets pour apprendre à se connaître et construire ensemble un monde meilleur.
Ce sport-là ne doit pas être la dernière roue du carrosse des politiques publiques, absent des programmes électoraux parce que jugé accessoire. Il doit nous montrer un chemin pour refaire société, au-delà des défiances, des désenchantements, des désaccords, des différences.
Le sport peut apparaître comme n’étant pas en soi la priorité du moment. Les priorités, ce sont la démocratie, l’avenir de la planète, la paix, la tolérance, la lutte contre toute forme de violences ou de discriminations, la laïcité, la liberté, l’égalité et la fraternité. Et pourtant, le sport est un levier unique pour traiter ces enjeux.
La liesse collective autour de la flamme olympique et des équipes de France nous montre que le sport peut unir, le sport peut fédérer, le sport peut nous aider à faire Nation. Le sport nous donne cette espérance en l’avenir.«