L’ENAM accueille deux nouveaux encadrants
Le 21 septembre 2020
Cet été, l’équipe nationale d’alpinisme réalisait un stage de courses de montagne en Vallée de Chamonix avec deux nouveaux encadrants : Aymeric Clouet et Charles Noirot.
Aymeric Clouet, nouvel encadrant ENAM
Guide de 42 ans, diplômé depuis 2007, Aymeric Clouet est professeur à l’ENSA. Passionné d’expéditions, il a fait partie de l’expédition fédérale au Chomolonzo en 2005 et a déjà été nominé aux Piolets d’or en 2004 pour l’ouverture de Tambo Churros y Amigos, au Jirishanca (Pérou).
« J’avais déjà confié à Antoine Pécher, responsable de l’encadrement des équipes nationales d’alpinisme à la FFME, que j’étais intéressé pour encadrer l’ENAM, explique Aymeric Clouet. Au printemps, il m’a contacté pour me demander si j’étais prêt à assurer l’encadrement de l’ENAM cet été. J’étais partant, et nous nous sommes organisés avec l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme (ENSA) pour que je puisse être détaché cette année pour trois semaines d’encadrement. »
Les équipes jeunes d’alpinisme de la FFME, Aymeric Clouet les connait bien puisqu’il a fait partie de l’équipe nationale FFME (promotion 2003/2005) et qu’il a encadré une équipe jeune départementale (Isère) pendant plusieurs années.
« J’aime transmettre l’expérience que j’ai accumulée tout au long de mes années de pratique et d’expédition. Voilà 20 ans que je pratique l’alpinisme intensément, poursuit Aymeric Clouet. Avec l’ENAM, nous sommes dans de l’alpinisme de haut niveau. Ces jeunes ont envie de repousser les limites et j’aime partager ça, être avec eux et surtout leur donner des billes pour qu’ils apprennent à se préserver. »
Charles Noirot, encadrant remplaçant de Mathieu Maynadier.
« J’ai découvert très tôt la montagne avec mes parents, puis au Lycée que j’ai eu la chance de rencontrer des guides qui m’ont transmis le virus de l’alpinisme. Je suis donc arrivé assez jeune dans la formation du guide, obtenant mon probatoire à 22 ans », explique Charles Noirot. Diplômé du guide à 26 ans, l’alpiniste n’oublie pas ses racines : « A 18 ans, j’ai intégré l’équipe régionale d’alpinisme des Pyrénées. Une expérience qui m’a beaucoup marqué, qui m’a énormément apporté et fait progressé. C’est en grande partie grâce à cette équipe que j’en suis là aujourd’hui. »
Au cours de sa formation de guide, Charles Noirot participe également à la sélection pour l’ENAM et intègre la promotion 2015/2018, encadrée par Antoine Pécher et Mathieu Maynadier. « Là encore ce fut un beau tremplin ! J’ai beaucoup appris et beaucoup voyagé. Ça m’a donné envie de poursuivre cette pratique de l’alpinisme amateur, que l’on pourrait perdre quand on ne travaille qu’avec le guide. J’ai continué les expéditions, les voyages et quand il a fallu trouver quelqu’un pour remplacer Mathieu Maynadier, blessé à la sortie du confinement, Antoine Pécher a pensé à moi. »
A 28 ans, Charles Noirot possède déjà une bonne expérience d’encadrement, puisqu’il s’est occupé pendant deux ans l’équipe régionale d’alpinisme dans les Pyrénées. « Si le niveau technique est moindre, le métier, en terme d’encadrement et de pédagogie, reste très similaire, assure-t-il. Néanmoins, j’avais une petite appréhension au début du stage par rapport à mon âge. J’ai quasiment le même âge que certains des stagiaires de l’ENAM et j’avais un peu peur que ça coince. Mais tout s’est passé pour le mieux, les stagiaires m’ont fait confiance et je ne regrette pas cette aventure. »
Pour ce stage estival, l’équipe s’est divisée en deux groupes (trois stagiaires accompagnés d’un guide) pour des courses différentes.
L’équipe de Charles Noirot s’est offert le premier jour une grande voie en terrain d’aventure dans la face nord de l’aiguille du Peigne : la Directe Britannique, une vieille voie un peu oubliée des courses d’été.
« Puis, après une journée de repos pour mauvais temps, nous sommes partis sur une grande course dans les Drus qui commençait par « Certains l’aiment show » une grande voie de 800m (6c+ max) qui sort sur le grand Dru. Nous avons bivouaqué au sommet pour repartir le lendemain avec l’Arête Sans Nom qui mène au Pic Sans Nom et à l’Aiguille Sans Nom pour terminer à l’Aiguille Verte, un magnifique 4000, détaille Charles Noirot. Finalement le groupe est allé très vite et nous sommes arrivés relativement tôt et en forme à l’Aiguille Verte. Après un temps de repos et un petit repas, nous avons attaqué la descente de l’Arête des Moines, jusqu’au refuge du Couvercle, avec une arrivée de nuit. Ce n’est qu’après une bonne nuit que nous sommes descendus le lendemain matin sur Chamonix. »
« Avec mon groupe, nous avons commencé notre course par de l’escalade dure avec la voie « Les ailes du désir », dans la face sud du Fou (7c max), poursuit Aymeric Clouet. La problématique de cette face aujourd’hui, c’est son couloir d’accès qui reste dangereux en raison de nombreuses de chutes de pierres. Nous avons donc contourné la face par une autre voie pour accéder au sommet du Fou. Nous y avons bivouaqué le soir avant de descendre dans la voie en rappel au petit matin pour sortir en fin d’après-midi. Nous avons ensuite rejoint le second bivouac, pas loin du pied du Caïman. Puis le lendemain, nous avons terminé notre version de la Traversée des Aiguilles de Chamonix « à l’envers » au sommet de l’Aiguille du Midi. Pour ce premier stage, j’ai pu apprécié le très bon niveau en escalade des jeunes. Ce fut une belle expérience pour tout le monde. »
L’ENAM doit partir faire un stage de cascade de glace au Canada en décembre, sous réserve des conditions sanitaires.