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Direct Info - Octobre 2018 - Équipes de France d'escalade

Le 27 septembre 2018

Les demi-finale et finale de l’épreuve de difficulté femme se sont enchaînées le samedi 8 septembre. La journée s’est achevée dès la phase de demi-finale pour nos deux Françaises en lice : Hélène Janicot et Manon Hily.

Dans sa voie de demie-finale, Manon Hily assure les prises, et grimpe plus sereinement que la veille. Pourtant dans la dernière partie de la voie, elle se trouve gênée par la corde et ne parvient pas à aller aussi haut qu’elle l’aurait souhaitée.  Manon Hily termine 17e de l’épreuve.

Engagée dans les autres disciplines, elle aura à cœur de donner le meilleur d’elle-même dans les prochaines épreuves.

Hélène Janicot réalise quant à elle une très belle prestation. Posée et concentrée, elle chute à deux mouvements de gagner sa qualification en finale et termine 14e de cette compétition.

Chez les hommes, Thomas Joannes, dernier Français en lice dans cette discipline prend une 11e place.

Thomas Joannes réalise une belle prestation. Il semble concentré, et avance avec un bon rythme. Une petite zipette de pied vers la fin de la voie le déstabilise. Il tente de se réorganiser, et repars, mais son escalade est moins fluide, Thomas Joannes est sorti de sa bulle.  Il arrive sur un des passages délicat de la voie avec beaucoup moins de lucidité. En dépit de plusieurs tentatives, il ne parvient pas à aller au-delà. Thomas Joannes termine 11e, à deux prises d’une qualification en finale.

« C’est un bilan compliqué pour l’équipe de France de difficulté. Nous avons manqué de chance et de réussite assurément, analyse Cécile Avezou. Néanmoins l’état d’esprit était admirable, certains de nos athlètes continuent la compétition, nous leur souhaitons le meilleur. »

C’est une magnifique équipe de France handi-escalade qui s’est exprimée le jeudi 13 septembre, à l’occasion des premières finales paraclimbing des Championnats du monde 2018. Lucie Jarrige, Solenne Piret et Romain Pagnoux sont sacrés Champions du monde, Marlène Prat décroche l’argent.

Solenne Piret, championne du monde

Solenne Piret (amputée bras) est la première de l’équipe de France handi-escalade à s’élancer dans sa voie de finale. Fébrile, presque tremblante, elle serre ses premières prises sous les encouragements d’un public déjà conquis. « Solenne nous avait montré, à l’occasion des qualifications, qu’elle avait le niveau de l’emporter, d’aller chercher le titre, confie Sébastien Gnecchi, entraîneur national de l’équipe de France handi-escalade. La seule interrogation qui subsistait durant ces finales, c’était celle de sa capacité à gérer la pression. Il ne s’agit que de sa première saison de compétition. Et l’enjeu de cette finale était de taille. Comme je le craignais, Solenne a particulièrement subit le stress sur cette dernière épreuve. Elle était très tendue tout au long de sa voie, mais elle s’est néanmoins battue comme une lionne. Elle n’a rien lâché, elle est vraiment allée au bout d’elle-même. » Solenne Piret chute finalement en allant chercher le bac final, une prise au-dessus de sa rivale, la Hongroise Melinda Vigh.

Marlène Prat, vice-championne du monde

Quelques minutes plus tard, Marlène Prat (RP2) s’élance à son tour dans sa voie de finale. Elle semble plus sereine, parvient à mettre du rythme dans son escalade, et s’offre même quelques points de repos. « C’était un signe qui montrait qu’elle se sentait bien », assure Sébastien Gnecchi. Pourtant, dans la dernière partie de la voie, la jeune femme commence à se fatiguer. Le combat commence, mais Marlène Prat se trompe dans la méthode et chute. Elle décroche l’argent, juste derrière Hannah Baldwin (GBR). « C’est un résultat très satisfaisant compte tenu du manque d’entraînement qu’elle avait, confirme l’entraîneur national. Marlène peut-être très fière d’elle. »

Romain Pagnoux, à nouveau champion du monde

Dans la catégorie RP3, Romain Pagnoux, champion du monde 2016, remettait son titre en jeu sur cette finale. « Romain a été très combattif, témoigne Sébastien Gnecchi. La voie n’avait rien d’une sinécure, mais notre Français n’a rien lâché. » Romain Pagnoux dépasse les points de chute de tous les autres concurrents et tombe quelques mouvements plus haut, pour s’offrir un nouveau titre mondial, son deuxième.

Lucie Jarrige décroche son deuxième titre de championne du monde

En fin d’après-midi, ce fut au tour de Lucie Jarrige (amputée jambe) de remettre son titre en jeu. « Lucie s’est montrée bien plus forte que les autres concurrentes lors des qualifications, je ne me faisais pas de soucis pour elle, explique Sébastien Gnecchi. Mais alors même qu’elle était déjà montée plus haut que toutes les autres, Lucie a continué son combat, à fond, sans se soucier du résultat. C’était elle face à la voie de finale. Elle nous a offert une magnifique démonstration de détermination. »

Dernier Français en lice de ces Championnats du monde paraclimbing, Thierry Delarue s’est imposé ce soir en remportant le titre de champion du monde dans la catégorie amputé jambe. 

En tête des qualifications et victorieux de la Paraclimbing cup de Briançon, Thierry Delarue n’en était pas moins qu’à sa troisième finale. Une finale de Championnats du monde qui clôturait sa première année de compétition. Une finale sur la scène internationale, qui représentait une véritable épreuve pour ce falaisiste pur souche. On se souvient qu’il avait hésité, après sa victoire sur les Championnats de France d’Arnas, à partir en quête de médailles internationales.

Finalement Thierry Delarue est parti déterminé dans sa voie. Il a offert au public une démonstration d’efficacité. « Thierry a très bien grimpé, il était déterminé et a devancé de sept mouvements son premier concurrent. Une grande fierté pour lui qui a réussi à tout donner », conclut Sébastien Gnecchi.

Au bilan, l’équipe de France handi-escalade empoche cinq médailles dont quatre titres de champion du monde. Une somptueuse récolte pour cette équipe particulièrement soudée.

Bassa Mawem remporte l’argent sur l’épreuve de vitesse des Championnats du monde 2018 à Innsbruck (AUT). 

Phases finales de la vitesse

Anouck Jaubert est la première à prendre le départ dans son run de 8e de finale. Un run qui commence bien. « Mais elle fait une erreur technique à mi-voie, analyse Sylvain Chapelle, en se plaçant de profil au lieu de se mettre de face. Une subtilité qui lui fait perdre son rythme. Elle ne parvient pas à revenir sur sa rivale, et abandonne. » Anouck Jaubert termine à une très amère 15e place sur ces Championnats du monde. « Elle était pourtant en forme physiquement, confirme Sylvain Chapelle, mais la gestion des trois disciplines à un niveau très élevé, tout au long de la semaine, n’a pas été simple. C’était la première fois qu’elle gérait une compétition si complète. Il va falloir réagir pour bien finir la saison sur les deux dernières étapes de la Coupe du monde. »

Quelques minutes plus tard, Victoire Andrier chute dans sa voie, et se classe 16e.

L’argent pour Bassa Mawem

La pression pèse sur les épaules de Bassa Mawem, dernier espoir de médaille français dans la discipline. La chance lui sourit dès les 8e de finale, où il s’épargne un run en remportant ce premier duel suite au faux départ de son adversaire.

Puis, Bassa Mawem s’engouffre dans une spirale vertueuse. Un run en 5’’71 en ¼ de finale, puis un 5’’63 en demi-finale qui le propulse en finale, face au recordman du monde Reza Alipourshenazandifar (IRI). Le départ est donné et les deux meilleurs mondiaux sont au coude-à-coude jusqu’au top de la voie. «  Mais, porté par l’envie de gagner, Bassa se précipite. Il veut en finir un peu trop vite, explique Sylvain Chapelle, et il se penche un peu trop en avant, ce qui l’empêche de prendre correctement appui sur son pied. Bassa manque le buzzer. Il décroche l’argent. » Le Russe Stanislav Kokorin complète ce podium.

 

Si près du but pour Fanny Gibert

Ces demi-finales furent intenses pour Fanny Gibert. La jeune femme, médaillé de bronze cette année au classement général de la Coupe du monde de bloc, n’a pas trouvé le chemin de la finale sur ces Championnats du monde. Une place qui s’est jouée à une petite zone, que la Française n’a pas pu saisir. Un « presque rien » qui a malheureusement fait toute la différence pour la numéro 1 française.

« L’intensité émotionnelle était très élevée pour Fanny, explique Daniel Du Lac, entraîneur national. Il ne lui a manqué qu’un peu de lucidité, peut-être dans le bloc 2, pour déchiffrer la séquence de mouvement qui menait à la zone. »

En effet, ces demi-finales étaient particulièrement exigeantes, avec des blocs d’une grande complexité, en témoigne le nombre impressionnant d’essais pour valider une zone ou un bloc. La plupart de spécialistes du bloc ont été malmenées. Fanny Gibert en a payé le prix fort, elle termine 9e de ces Championnats du monde.

Manon Hily, engagée dans le classement combiné, termine 17e. « Ayant privilégié la difficulté en 2018, Manon Hily a manqué d’expérience à ce niveau d’intensité et d’exigence pour rivaliser sérieusement. C’est néanmoins très prometteur pour l’année prochaine pour son projet combiné », assure Daniel Du Lac.

Chez les hommes, Mickael Mawem et Manu Cornu, terminent respectivement 11e et 14e de l’épreuve.

Une demi-finale singulière

Après une demi-finale particulièrement exigeante chez les femmes vendredi, la demi-finale homme proposait en revanche un circuit de blocs bien plus abordables. « Un tour propice aux outsiders, confirme Daniel Du Lac, entraîneur national, qui aurait pu sourire à nos Français Manu Cornu et Mickael Mawem. Sur ce tour, il fallait sortir les quatre blocs pour prendre sa place en finale. Malheureusement, nos deux Français n’ont pas trouvé la solution du bloc numéro 3. Un bloc qui a également résisté à Tomoa Narasaki (JPN), numéro 2 mondial de la discipline. Le niveau était particulièrement dense sur cette phase. Contre toute attente, les grimpeurs les plus attendus ont été malmenés. Qui aurait pu imaginer Adam Ondra buter sur le premier bloc, alors que de nombreux grimpeurs l’avait fait à vue ? Même le vainqueur de la Coupe du monde de bloc 2018, Jernej Kruder s’est effondré sur le dernier bloc. Il ne manquait presque rien à nos Français. »

« Un bilan mitigé pour l’équipe de France, nous devons nous accrocher et continuer à avancer en s’entraînant encore plus et mieux, sans oublier le plaisir et le jeu. C’est ce jeu qui a permis à Kai Harada de prendre sa place en finale, et de la remporter. Mickael et Manu ont eux aussi joué dans cette demi-finale. Ils connaissent désormais les détails, les petits riens, qui leur ont manqué et les doutes à gommer », conclut Daniel Du Lac.