Chamonix 18 : Pilz et Ghisolfi l'emportent dans une finale sans Français
Le 13 juillet 2018
Des larmes d’émotions. A défaut de pouvoir pousser un grimpeur tricolore vers le sommet de la voie, la foule de la Place du Mont-Blanc a assisté au premier sacre d’une des plus fortes grimpeuses du monde. Et ce, à l’issue d’une finale au scénario quasi-parfait : trois grimpeuses partaient favorites ce soir et avaient rendez-vous avec la dernière partie de la voie. Et le spectacle fut à la hauteur de la promesse.
Kim Jain est la première à flirter avec les prises du dernier pan du mur. Si la Coréenne ne parviendra pas jusqu’aux derniers mouvements de la voie, elle prenait bien la tête des opérations à l’issue de sa prestation. Derrière, place à l’impitoyable Janja Garnbret. Elle aussi monte haut, très haut dans cette voie. Mais elle ne trébuche pas sur la dernière séquence, et voilà la jeune Slovène sous le bac final à un petit mouvement du top. Malheureusement pour la jeune femme, le bac final sera trop loin. Elle le touche, le saisit, mais ne le tient pas. Janja Garnbret est tombée en finale à Chamonix. Le fait, plutôt inhabituel, mérite d’être relevé.
Restait Jessica Pilz, impressionnante d’aisance ce début de saison. L’Autrichienne déroule dans cette voie de finale. Poussée par un public conquis, la jeune femme s’acquitte des derniers mouvements et parvient à pousser jusqu’au bac final. La prise est saisie et maintenue. La corde passe dans la dernière dégaine. Et Jessica Pilz peut exploser de joie. L’Autrichienne peut laisser couler ses larmes. Des larmes de bonheur; celles, incomparables, d’une première soirée sur le toit du monde.
Stefano Ghisolfi en patron
Un patron. Pas de doute : l’Italien Stefano Ghisolfi était le plus fort ce soir. Car si beaucoup de grimpeurs sont montés très haut dans la voie ce soir, à commencer par les médaillés de bronze et d’argent du jour Alexander Megos (GER) et Jakob Schubert (AUT), seul un grimpeur est parvenu à tenir les prises jusqu’au bac final. A Chamonix, Stefano Ghisolfi prend une nouvelle victoire en Coupe du monde. Et savoure lui aussi la joie de gagner face au public le plus nombreux du circuit international.
Pas de Français en finale
» C’est le jeu de la compétition. L’équipe de France est indéniablement une des meilleures équipes au monde. Mais il y a des jours qui sourient au clan tricolore, d’autres moins. Cette étape fait partie des mauvais jours. De ces compétitions dont il faut tirer des enseignements pas seulement sur notre niveau sur le mur, mais aussi sur la gestion d’un événement de ce type. Pour certains, même sans finale, le résultat est plutôt positif et c’est une étape de plus vers le plus haut niveau mondial. Pour d’autres, ce soir, un joker a été grillé. Mais une chose est sûre : ils auront tous une nouvelle chance de briller dès la semaine prochaine à Briançon « , déclare Damien You, directeur des équipes de France.