IMPACT 2024 - Bilan du projet d’insertion professionnelle vers les métiers de l’escalade

Dans le cadre des dynamiques territoriales mises en lumière par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la FFME a lancé en mai dernier une initiative pilote intitulée « Des murs de nos cités au sommet de sa voie ». Ce projet, financé par le fonds de dotation Impact 24, avait pour ambition de favoriser l’insertion professionnelle dans les métiers de l’escalade pour des jeunes éloignés des circuits de formation et de l’emploi, en s’appuyant sur une formation préparatoire au CQP AESA (Animateur d’escalade sur structure artificielle).

Le projet a été implanté en Seine-Saint-Denis, territoire stratégique pour l’accueil des épreuves olympiques. Il visait à offrir aux participants un socle de compétences professionnelles, sportives et sociales, les préparant à intégrer une formation en alternance pour devenir animateurs d’escalade.

L’accompagnement en quelques chiffres 

• Dix stagiaires au démarrage – trois encore impliqués à la fin du programme,
• Plus de 50 séances d’escalade (dont trois en forêt de Fontainebleau) et 235 heures de cours,
• Huit salles d’escalade,
• Six passeports validés,
• Plus de 150 documents sur l’univers de l’escalade partagés.

Les objectifs fixés reposaient sur plusieurs axes :

• Acquisition des bases techniques et sécuritaires en escalade,
• Immersion dans des structures fédérales et commerciales,
• Construction d’un projet professionnel clair et motivant,

Les résultats

Points positifs :

• Progression technique des participants : malgré des obstacles, les stagiaires ont acquis des compétences techniques satisfaisantes, validant plusieurs passeports fédéraux,
• Expériences enrichissantes : des séances dans des clubs affiliés et des interactions avec des professionnels du secteur ont été particulièrement appréciées,
• Impact personnel : les participants ont développé des savoirs-être essentiels (adaptation, esprit d’équipe) et ont clarifié leurs aspirations professionnelles.

Points à améliorer :

• Manque d’assiduité : le taux d’assiduité moyen (63,26 %) a limité les progrès de certains stagiaires et l’atteinte des objectifs fixés,
• Recrutement : une sélection plus ciblée est nécessaire pour garantir la motivation des participants dès le départ,
• Problèmes organisationnels : certaines activités prévues, comme les sorties en extérieur, ont dû être annulées,
• Inégalités de participation : une faible représentation féminine a été constatée, appelant à une meilleure promotion du projet auprès des jeunes femmes.

Perspectives

Malgré les difficultés rencontrées, la FFME souhaite poursuivre ses actions dans le domaine. Les enseignements tirés de ce projet pilote guideront ses futurs projets :

1. Améliorer le recrutement : intégrer des journées d’immersion pour évaluer la motivation des candidats,
2. Favoriser la mobilité : proposer des solutions pour limiter les freins liés à l’éloignement géographique,
3. Diversifier les publics : accentuer les efforts pour inclure davantage de jeunes femmes,
4. Renforcer les partenariats : continuer à travailler avec les clubs, salles, structures et autres intervenants pour enrichir l’expérience des stagiaires.

Conclusion

Malgré des défis rencontrés, ce projet a permis de poser des bases solides pour accompagner des jeunes vers les métiers de l’escalade. Avec des ajustements stratégiques, la FFME ambitionne de poursuivre cette démarche d’insertion professionnelle et de contribuer à la valorisation des métiers du sport, renforçant ainsi son engagement social et territorial.
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La FFME remercie tous les partenaires pour leur soutien et leur implication : Impact 2024, AFDAS, France Travail, le club d’escalade du Bourget (B.O.S.E), Climb Up Aubervilliers, UCPA, Arkose Pantin, Block Out Saint Ouen et Climbing District. 

Témoignages des jeunes durant le programme

Khassy AMER : « C’est un sport amusant physique et mental. Ce qui le différencie des autres, c’est que l’escalade travaille tous muscles dans le corps. Les points positifs sont que je m’adapte facilement et que je n’abandonne pas. Cette formation m’aide à me projeter dans mon projet professionnel. »

Rodrigue EUGENIE : « L’escalade m’apporte une santé physique et mentale saine. J’apprends à connaître mon corps tout en libérant mon esprit, ce qui accroît ma productivité et ma créativité. Ma progression en escalade a été exponentielle depuis le mois de mai. Nous avons un très bon accompagnement de la FFME, avec un coach à l’écoute et aimable. Les clés de la réussite sont la patience et la persévérance. »

Youssef BEYOUTE : « Cette formation m’a vraiment aidé à clarifier mon projet professionnel. Mon objectif est de passer le CQP AESA, puis d’aller plus loin en obtenant le DEJEPS Escalade. À terme, j’aimerais non seulement devenir moniteur, mais aussi participer à des compétitions de haut niveau. La formation m’a permis de voir plus concrètement ce qu’implique le métier de moniteur et m’a motivé à atteindre mes objectifs. »

Siméon LE DROU : « participer à ce projet d’insertion professionnelle sur une année est une expérience enrichissante et stimulante. Bien que nous ayons un objectif commun, il est essentiel de s’adapter aux parcours individuels de chacun. Nous avons accueilli ces jeunes avant tout pour leur motivation. Mon rôle va au-delà de l’accompagnement technique : il s’agit aussi de leur transmettre la culture du métier, jusqu’à les amener à pouvoir endosser eux-mêmes le rôle d’encadrant. Qu’il puissent découvrir ce sentiment d’accomplissement quand je leur explique comment réussir le problème sur lequel ils buttent, puis qu’ils y arrivent !

Leur envie de réussir est indéniable, elle booste leur progression malgré un calendrier et un volume d’entraînement serré. Dès les premières séances, j’ai vu émerger des comportements de grimpeurs : ils se confrontent aux blocs, testent plusieurs méthodes, se battent avec eux-mêmes dans l’effort, parfois avec une détermination constructive qui m’a amené à ajuster mon programme. Et quand ce sont eux qui se mettent à partager des vidéos d’escalade, c’est le signe que la passion prend racines. »